Voici donc le CR du championnat du monde de pêche du bord ou nous avons terminé 11ème.
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L’ÉQUIPE DE FRANCE EN SLOVAQUIE
C’est au cœur de l’Europe, en Slovaquie, qu’a eu lieu le 14ème championnat du monde de pêche des carnassiers aux leurres artificiels du bord. Un championnat des plus attendu car il se dispute chez les triple champions du monde slovaque. 17 nations se sont donné rendez-vous, venant d’Europe et au-delà, pour en découdre à Svit sur la Poprad, la rivière où se dérouleront les hostilités.
Premiers aperçus du challenge
La Poprad est une rivière de montagne complètement aménagée, rectiligne, comportant de nombreux déversoirs. Elle coule paisiblement dans une plaine surplombée par de hauts sommets alpins enneigés. La Poprad n’en demeure pas moins technique avec ses alternances de rapides peu profonds et ses blocs éparpillés. La partie aval du secteur est plus sauvage, bordée d’arbres avec des berges plus creusées. Les poissons rois de la Poprad sont les truites arc-en-ciel et les truites fario, dont de très nombreuses truitelles de moins de 15cm… Le parcours se prête particulièrement à un évènement de cette ampleur et offre un accès aisé aux spectateurs.
L’équipe de France apprivoise la Propad
L’équipe de France participe à son 4ème championnat du monde du bord. On y retrouve Éric DESPALIN (capitaine), Tom BONTEMPELLI (Champion de France pêche du bord 2015), Jeremy SEGUIN, Morgan CALU et Cyril DIDIER (remplaçant). L’encadrement sera constitué d’Alexandre PORTHEAULT (Manager), Michel POLYDOR (Président FFPS/Carnassiers) et Guillaume VERNET (Conseiller technique), spécialiste reconnu de la truite au leurre. Ces derniers auront la lourde tâche de guider les compétiteurs et de les informer en temps réel lors des deux manches des compétitions. Pour se préparer à ce championnat du monde, l’équipe de France s’est préparée, quelques semaines plus tôt, lors d’un stage dans le Cantal afin d’acquérir les quelques automatismes indispensables. Après avoir traversé l’Europe pour rejoindre Svit, l’équipe de France est dans les starting block.
Premier entrainement, hors secteur, sur la Poprad le jeudi 26 mai. C'est aussi le temps des premiers constats. De nombreuses truitelles de moins de 15cm sont capturées. Il va falloir prendre en compte ces nombreux poissons pour la compétition car il n'y a pas de maille et 1 poisson = 1 point. Seulement ces dernières sont difficiles à amener jusqu'à l'épuisette avec des hameçons sans ardillons et de par leur faible inertie. Il y a aussi quelques belles arc-en-ciel, plutôt concentrées sous les déversoirs qui répondent bien au leurre souple. On pourra même noter la capture anecdotique d'un petit huchon. Les leurres qui se démarquent sont
les micro spinnerbait, petites tournantes et leurres souples coloris naturels sur têtes de 2,5 grammes.
Vendredi 27 mai, deuxième entrainement sur les secteurs (Secteurs A, B, C et D, le A étant le plus en aval) cette fois après un rempoissonnement en fario et arc-en-ciel. Les conditions sont très proches de celle que l'équipe de France va rencontrer lors de la compétition le samedi et le dimanche. Les truitelles sont toujours omniprésentes et répondent bien au micro leurres souples. Les arcs sont plus focalisés sur les leurres à palette et les leurres souples roses. Les PN, contrairement à la veille, permettent de décider des poissons très sollicités et génèrent quelques captures. Un brochet et une perchette sont même observés par l'équipe mais leur présence et leur nombre reste dérisoire. Le soir est l'occasion de derniers réglages pour attaquer la compétition du lendemain.
Des compétiteurs coriaces !
Samedi 28 mai, le tirage au sort des secteurs est effectué aux aurores: Tom BONTEMPELLI hérite du secteur A (Aval) et sera suivi par Guillaume VERNET, Eric DESPALIN sera sur le B, suivi par Cyril DIDIER, Morgan CALU sera sur le secteur C suivi par Alexandre PORTHEAULT et Jeremy SEGUIN devra scorer sur le secteur D suivi par Michel POLYDOR. Il faudra se classer au mieux sur son secteur qui comporte 17 concurrents de chaque nation.
La première manche débute à 9h30. Elle comporte 4 rotations (round) de 45 minutes. Le premier round, même s'il est le plus poissonneux, est le plus délicat. Il faut gérer un stress énorme et enchaîner les captures, les actions doivent être parfaites de la touche à la mise à l'épuisette. Les leurres métalliques et micro spinner permettent de nombreuses captures. Les rounds suivant sont plus difficiles en termes de capture, les poissons ayant été sollicités. Les leurres souples, PN et leurres métalliques utilisés alternativement permettent de déclencher quelques poissons difficiles. La concentration doit rester maximum et chaque touche doit être concrétisée. A ce jeu-là, les français s'en sortent plutôt bien même si un poisson de plus aurait pu amener l'équipe très haut. Jeremy SEGUIN termine la première manche 6ème (sur 17) de son secteur, une très belle performance. Il est suivi de Morgan CALU (9ème), Eric DESPALIN (10ème) et Tom BONTEMPELLI (11ème). Ces scores dans la moyenne, classent l'équipe de France 10ème/17 le premier jour. Les premières nations ont presque toutes concentrés leurs efforts sur la pêche de truitelles de moins de 15cm, à l'aide de tournante n°00 lestée au tungstène, équilibrée de manière chirurgicale, en peignant les bordures avec 2 mètres de bannière sortie, afin d'éviter les décrochages. Une pêche qui reflète de nombreuses heures d’entraînements spécifiques à la capture de ces poissons.
La compétition laisse place au repos et à un débriefing complet. Le matériel est réajusté. Il faudra tenter de faire mieux le lendemain.
Une compétition délicate et musclée
Le dimanche 29 mai a lieu la seconde et dernière manche. Eric DESPALIN sera sur le secteur A suivi par Guillaume VERNET, Morgan CALU sera sur le secteur B, suivi par Tom BONTEMPELLI, Jeremy SEGUIN aura le secteur C, suivi par Alexandre PORTHEAULT et Cyril DIDIER entre en jeu sur le secteur D, suivi par Michel POLYDOR. L’équipe va tenter de récidiver et même d’améliorer son classement. Pas question donc de se risquer à une pêche de truitelles face à des nations qui ont cette stratégie en tête depuis des mois. Malgré la plus forte présence de poisson, la pêche s'avère plus délicate que la veille. Chaque prise compte et il faut s’accrocher. Les 4 rounds s’enchaînent rapidement et il faut trouver les poissons. Les leurres de la veille donnent toujours de bon résultat et permettent à l'équipe de
« rentrer du fish » malgré tout. Au final de cette seconde manche, Morgan CALU améliore son score de la veille et termine 8ème de son secteur. Il est suivi par Eric DESPALIN 11ème/17, Jeremy SEGUIN 13ème qui aura un gros manque de réussite et enfin Cyril DIDIER qui pour sa première participation se classe 16ème sur cette manche. L'équipe est amère, même si paradoxalement le niveau à globalement progressé. La pêche fut particulièrement difficile et éprouvante. Malgré ce score moyen, l'équipe a flirté avec les meilleurs sur certains rounds. Il aura manqué seulement quelques poissons décisifs pour être aux avants postes.
Au final, les Slovaques s'impose presque sans surprise, sur une pêche de truitelles, suivi par les Italiens, toujours réguliers et présents. Le podium est bouclé par les Ukrainiens qui s’étaient largement entraîné sur le parcours. La France termine 11ème nation sur 17. Un résultat moyen mais qui ne reflète pas la progression réelle de l'équipe en termes de technique, de mental et d'expérience. Qui plus est, la France était l'un des rares pays à mettre dans le bain un compétiteur pour sa première manche de championnat du monde.
En individuel, c'est le champion du monde 2015 qui récidive l'exploit: Peter HORNAK. Il est talonné par un compatriote slovaque, Lukàs HOLLY et par le bulgare Todor KOSTADINOV. Chez les français, Morgan CALU termine 29ème, Jeremy SEGUIN 35ème, Eric DESPALIN 41ème, Tom BONTEMPELLI 66ème et Cyril DIDIER 73ème.
Le championnat de France truite et la création de la Pro Elite sont là pour faire encore monter le niveau des français pour un jour figurer en haut de tableau. Les détails à corriger pour atteindre les meilleurs sont de moins en moins nombreux…
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